L’activité touristique promise à un bel avenir

La région de Béni Mellal-Khénifra a enregistré, en 2019, quelque 131.665 arrivées touristiques générant près de 204.695 nuitées dans les établissements d’accueil classés, réalisant un taux d’occupation de 19%. Dans la foulée, la région de Béni Mellal-Khénifra, qui compte 175 établissements totalisant 2.783 clés et 6.312 lits en 2020, a connu la réalisation de deux nouveaux projets hôteliers durant cette même année, respectivement à Béni Mellal et à Khouribga, avec une capacité d’accueil de 63 chambres et 96 lits pour un coût global de 22,5 millions de DH, assurant 36 postes d’emploi directs.
Dans ce même cadre de développement du secteur touristique, selon la Délégation régionale du tourisme de Béni Mellal, on compte encore quelque 34 projets touristiques qui sont en cours de réalisation dans les différentes provinces de la région, dont 13 à Béni Mellal, 10 à Khénifra, 5 à Azilal, 4 à Khouribga et 2 unités à Fqih Ben Saleh. Il s’agit en fait d’un totale de 15 hôtel, 7 maisons d’hôte, 4 gites, 3 auberges, 2 motels, un complexe touristique, un hôtel club et une résidence touristique. Tous ces projets en cours de réalisation, dont le coût d’investissement global est estimé à 323 millions de DH, comptent un total de 705 chambres avec une capacité d’accueil de 1.486 lits et assureront 621 postes d’emploi directs. Selon la Délégation régionale du tourisme, le département de tutelle a signé une convention de partenariat avec le Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra visant la promotion et le développement du secteur. Il s’agit d’un accord de partenariat portant sur l’appui au financement et à l’exécution des projets touristiques prévus dans le cadre du Programme de développement régional.
L’objectif principal de cette convention, d’une durée de quatre ans (2020-24), dont l’enveloppe budgétaire s’élève à 202,5 millions de DH, est de mettre à la disposition des parties signataires les ressources matérielles, financières, humaines et techniques nécessaires pour l’exécution des programmes de développement du secteur touristique dans la région. Il est question du développement d’activités d’animation et de loisirs, du renforcement de l’offre d’hébergement, de l’aménagement et la réhabilitation des sites et infrastructures touristiques et, enfin, de la promotion des atouts touristiques de la région. La contribution des différentes parties se répartit comme suit : le Conseil de la région (128,5 millions de DH), le ministère de l’Intérieur 30,5 millions de DH, le ministère du Tourisme (21,5 millions de DH) et l’Office chérifien des phosphates (22 millions de DH).
Parallèlement, un second programme de tourisme durable Suisse-Maroc a été initié au niveau de Béni Mellal et d’Azilal pour une durée de quatre ans, dont l’objectif est d’aider à développer un tourisme durable avec des secteurs intégrés afin de réduire la pauvreté, générer des revenus, créer de nouveaux emplois et améliorer les emplois existants, en particulier pour les jeunes et les femmes. Les piliers du projet, précise-t-on, visent à développer des conditions propices au développement d’un tourisme durable, à renforcer la compétitivité et l’accès au marché de certains secteurs inclus dans la chaîne de valeur du tourisme et à développer les compétences en matière touristique.
Enfin, un troisième programme a été initié au niveau de la région avec le concours de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Il s’agit du programme «L’écotourisme pour la promotion de l’emploi et des revenus en zone rurale», étalé sur quatre années et objet d’une convention de partenariat avec le département des eaux et forêts. Financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération et mis en œuvre par le département des Eaux et forêts marocain et la GIZ, ce projet vise à ce que les populations rurales et défavorisées bénéficient de la mise en valeur touristique durable des ressources naturelles et culturelles.
Les zones concernées par ce projet sont le Site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) de Tamga, Zaouit Ahansal et les plans d’eau des barrages respectifs Hassan 1er et El Hansali. Au niveau du SIBE de Tamga, ce projet avait pour objectif de promouvoir et de développer le produit sport de nature, dont la randonnée, le canyonisme et l’escalade, et ce à travers la création, l’appui et l’équipement d’une coopérative locale de service pour 18 accompagnateurs (dont 3 femmes), l’aménagement d’un circuit de randonnée autour du SIBE de Tamga, l’aménagement et l’équipement de 8 canyons, en plus de la formation assurée par le Centre français de ressource, d’expertise et de performance sportive.
Cette même zone du SIBE de Tamga, avec la localité de Zaouit Ahansal, ont connu dans le cadre de ce projet la promotion et le développement des chaines de valeur : produits du terroir et hébergement marqué l’appui apporté à quelques 238 femmes de 4 coopératives féminines locales pour l’amélioration de la qualité et la quantité de production de thym, de couscous, de miel et de safran, la mise en place d’une pépinière de thym sur une superficie de 450 m² pour la production de 200.000 plans par an, la formation de 301 bénéficiaires de 12 coopératives en matière managériale et technique, la création d’un gîte rural et 2 hébergements chez l’habitant, la formation aux métiers liés au tourisme de 53 bénéficiaires et la publication d’un guide d’aménagement de l’hébergement rural chez l’habitant.
De par ses beaux paysages fabuleux, sa flore foisonnante et la richesse de son patrimoine socioculturel, la région de Béni Mellal-Khénifra est aussi une destination où les touristes peuvent venir à la recherche du dépaysement, de la remise en forme, à la fois physique et morale, et du bien-être en pleine nature. En effet, la région dispose de plusieurs atouts naturels et culturels qui pourraient en faire une destination touristique incontournable. Elle dispose de beaux sites naturels jalousement préservés, des produits touristiques très peu exploités pour ne pas dire encore méconnus du grand public, tels les sports aéronautiques, nautiques, cynégétiques, les sports de montagne, dont la randonnée, l’escalade, le canyonisme et la spéléologie, en plus de tout un patrimoine historique, architectural et culturel exceptionnel, avec des produits du terroir, des produits artisanaux, des chants et danses du Haut Atlas central.
Tout plaide dans cette belle région en faveur d’une position confortable dans l’échiquier national des destinations rurales les plus recherchées. En effet, ses potentialités sont autant d’éléments attractifs pouvant améliorer et bien encourager l’investissement au niveau régional qui, il faut le dire, reste limité par rapport au niveau national. La mise en œuvre du contrat-programme régional et du programme de développement intégré du tourisme rural et de nature permet aujourd’hui d’investir dans plusieurs projets.
Mohammed Drihem